« À la recherche de Kémoko » : ce film documentaire très instructif projeté devant les étudiants à l’UGANC

La projection du film ce lundi 25 mars 2024, a été un moment riche en échanges et en réflexions, offrant aux étudiants une occasion unique de découvrir le travail en anthropologie et de s’immerger dans une culture guinéenne méconnue par la génération actuelle, tout en mettant en valeur l’importance de la recherche anthropologique sur le terrain.

Ce film vise à rendre compte le travail d’un anthropologue qui enquête depuis plusieurs années sur le travail des chercheurs de Pastoria, dans les années 1980, en essayant de reconstituer le travail d’un infirmier, chasseur, à Madina Oula, où Frédéric Le Marcis est tombé sur les traces du personnage principal en l’occurrence Kémoko Condé, “gros Condé” pour les intimes, qui s’est sacrifié nuit et jour pour soigner les populations de sa préfecture.

« Ce film démontre le témoignage du travail à la fois d’un anthropologue sur son terrain, comment on enquêtait sur une épidémie ancienne, rendre compte de l’activité d’un chercheur peu connu, un peu oublié, et pourtant qui est très importante dans l’histoire de la science produite dans la région de Kindia, à Pastoria. J’ai commencé à travailler à Madina Oula en 2016, mais le tournage de ce film a pris une dizaine de jours, il y a deux ans et pendant 1 an et demi, Christian Lallier et Mélodie Drissa Tabita ont tourné et monté le film, ont travaillé ensuite en France, à traduire l’intégralité des entretiens », explique Frédéric Le Marcis, professeur en anthropologie à l’ENS de Lyon.

Après la projection, le réalisateur Christian Lallier a pris la parole pour répondre aux questions des étudiants. Il a dit pourquoi il a participé au tournage du film. « En fait, ce qui m’a poussé à réaliser ce film avec mon collègue Mélodie Drissa Tabita, qui est vidéaste ethnographe sonore. Je suis tout à fait intéressé, fasciné par le travail de terrain de Frédéric. Comme j’aime dire il est rare des anthropologues qui font comme lui sur le terrain, c’est-à-dire passer du temps dans les villages et s’impliquer autant, pour aller rendre compte de ce qui se joue entre les personnes. Donc, il y a quelque chose qui se rejoigne entre sa démarche et la nôtre. Je souhaiterais que ce film puisse dépasser les frontières de la Guinée, pour intéresser autant le public en Europe, en France en particulier, parce que ce film peut avoir un intérêt pour rendre compte par exemple, comment on vit dans le Tamisso, même les guinéens parfois ne le savent, c’est au moins un des grands intérêts de ce film », raconte-t-il.

Selon le recteur de l’UGANC, le Pr Alpha Kabinet Keita, la projection de ce film dans son institution est un moment de découverte et une opportunité d’apprentissage pour les étudiants. « C’est surtout pour que étudiants, enseignants, et tous ceux qui ont pris le temps de venir regarder ce film, puisse voir que par la persévérance d’un individu, on peut mettre en valeur quelque chose de cacher. Et c’est ce qu’ont fait le Pr Frédéric Le Marcis et ses collaborateurs ».

Deux étudiants qui ont suivi le film, ont exprimé leur admiration pour le travail du Pr Frédéric Le Marcis et ont souligné l’impact émotionnel du documentaire. « En suivant ce film, je retiens l’aspect humanitaire, de Kémoko Condé, parce qu’être au service de toute une communauté n’est pas du tout facile. Il aura été celui qui guérissait sa société, et celui qui servait de la viande à tous. Donc, cet aspect m’a beaucoup marqué », fait remarquer Amara Condé, étudiant en 2éme année de Licence au département de Génie Civil. 

Quant à Gassim Cissé, étudiant en 4éme année de Licence, à l’UGANC, ce film l’a beaucoup intéressé. « Le fait de voir un film qui relate l’histoire de Pastoria, cela me fait plaisir que quelqu’un a laissé ses empreintes à Kindia. Le film m’a inspiré et m’a marqué. Tout au long du film, j’ai vu la démarche entretenue par l’anthropologue pour l’histoire de l’ombre, cette histoire de Kémoko Condé. »

Après avoir vu le film, on se rend compte des difficultés dans lesquelles vivent les populations dans ces zones et du nécessaire soutien qu’il faut les apporter et également de prendre l’histoire de Kémoko comme un exemple d’un vrai engagement, d’une reconnaissance, d’un échange auprès des populations. Vingt ans après qu’il ait travaillé, on se souvient de lui.

Cellule de communication UGANC 

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