Ce jeudi, la leçon inaugurale 2024 s’est tenue au sein de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC). Le thème de cette année portait sur : « Les mécanismes de réduction de la dépendance financière de l’institution face à la subvention de l’État ».
Pour discuter de cette problématique, l’UGANC a invité le Professeur Lamine Thiaw, spécialiste en électrotechnique et en énergies renouvelables, et Professeur Titulaire à l’École Supérieure Polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, où il enseigne depuis 1997.
Dans son discours inaugural, le recteur de l’UGANC, le Professeur Alpha Kabinet Keita, a évoqué les défis auxquels les universités guinéennes sont confrontées en matière d’autonomisation financière.
« Les institutions d’enseignement supérieur réclament une autonomie dont elles n’ont pas les moyens. Pour faire de cette autonomie quelque chose de réel, il faut que les institutions d’enseignement supérieur puissent jouer leur rôle dans la génération de revenus. Nous sommes réunis ici, non seulement pour échanger des idées, mais surtout pour poser les bases d’une réflexion approfondie sur les voies d’autonomisation financière et de diversification des ressources de financement des IES. Cela constitue un défi pour nos universités », a-t-il expliqué.
En se référant au modèle de l’Université Cheikh Anta Diop, le conférencier a donné des exemples qui peuvent permettre aux IES guinéennes de devenir autonomes. Quelques pistes proposées sont, entre autres : l’instauration des formations payantes, les collaborations interuniversitaires dans le cadre de la vente de l’expertise, ou encore les partenariats avec les entreprises.
« Pour rendre effective l’autonomie financière d’une université, il faut impérativement que l’université développe des programmes de formations vendables, puis instaure des systèmes payants contrôlés par les universités et non par les responsables des programmes », a-t-il insisté.
La leçon inaugurale a réuni les autorités de l’université, les responsables de facultés, instituts et centres, le personnel d’appui, des enseignants chercheurs mais de nombreux étudiants.
Pour rappel, en Guinée, depuis novembre 2021, sur une décision du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, la formation payante dans les institutions d’enseignement supérieur est interdite.
